Association d’insertion, « Les Paniers de la mer » propose à ses salariés de décrocher un diplôme. La reconnaissance d’un travail, mais pas un sésame pour l’emploi dans le contexte actuel.
À 48 ans, Anne-Claude Credou vient de décrocher son CAP d’employée de marée, après six mois de formation au sein de l’atelier des Paniers de la mer. Dans quatre mois, elle quittera l’association pour un nouveau départ. Une façon pour elle de sortir du RMI : « Artisan cordonnier pendant 15 ans, je n’avais le droit à rien d’autre », explique-t-elle. Comme quatre autres salariés en insertion de l’association, elle s’est inscrite au CAP en décembre dernier. « Un petit plus », passé avec succès. « En pratique professionnelle, chacun d’entre eux a obtenu une note supérieure à 15 sur 20 », se félicitent Guy Le Berre et Jean-Claude Sévigné, leurs deux formateurs. Un diplôme qui après seulement 15 jours de formation théorique valide l’apprentissage mis en place par l’association d’insertion dans les locaux du lycée maritime du Guilvinec.
Contexte difficile
Après ses quatre derniers mois de contrat aux Paniers de la mer, Anne-Claude tentera de trouver une place chez un poissonnier. Katia, 21 ans, a déjà choisi de s’orienter vers un autre métier, celui d’aide soignante. Et pour cause, malgré le manque de main-d’œuvre qualifiée, la crise rencontrée par la filière a mis un terme à plusieurs années d’embauches. Et le plan de casse en cours va encore réduire les apports sous criée. « Je sais que le contexte est particulièrement difficile aujourd’hui. Certaines entreprises sont en difficulté et on entend parler de licenciements pour l’automne. Pour vous qui arrivez sur le marché du travail, ce ne sera pas simple. Il y aura une écoute attentive pour que vous puissiez trouver du travail », témoignait hier Annick Le Loch, la conseillère générale en charge du dossier « pêche ».
Adaptation à prévoir
Une nouvelle réalité dont l’association d’insertion se dit consciente. Pour Hélène Rochet, la directrice des Paniers de la mer, « Si aujourd’hui une majorité de salariés s’insèrent dans la marée, les perspectives nous conduisent à travailler sur la transversalité des compétences ». Titulaires d’un CAP, les nouveaux diplômés disposent de compétences reconnues en matière d’hygiène et de sécurité. « Ils maîtrisent des gestes techniques. On peut donc envisager qu’ils puissent passer d’un métier de l’agroalimentaire à l’autre », poursuit la directrice. Une évolution indispensable au moment où les Paniers de la mer bigoudens font des émules, tout au long du littoral français.
Jean Le Borgne - Le Tlegramme 9/08/2008
1 commentaire:
beaucoup appris
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