jeudi 9 décembre 2010

Pêche. Validation des acquis : la preuve par dix


Lancé il y a un an à Loctudy, le programme de validation des acquis de l'expérience dans le mareyage, porté par le comité de bassin d'emploi, en arrive au stade du premier bilan. Un bilan positif et porteur d'espoir pour la filière.

C'était il y a un peu moins d'un an. Du côté des Brisants, entreprise de mareyage installée dans les locaux de la criée de Loctudy, huit des 21 salariés se lançaient dans l'aventure de la validation des acquis de l'expérience (VAE), soutenus dans la démarche par le comité de bassin d'emploi du Pays bigouden, de Douarnenez et du Cap-Sizun. L'objectif, donner à ces employés du mareyage un diplôme correspondant à leur savoir-faire, niveau CAP pour commencer, à partir d'un simple constat. Une étude sur le mareyage, réalisée en 2007, avait laissé apparaître qu'une grande majorité des employés n'était pas qualifiée et que leur ancienneté au sein des entreprises était en moyenne de quatorze ans, deux fois plus que le reste de la population active.

Pour la pêche aussi

Six de ces huit volontaires viennent de décrocher leur CAP - deux ayant abandonné l'expérience pour diverses raisons. Les candidats, accompagnés pendant 24heures, réparties sur quatre mois, ont dû présenter, dans un dossier et de façon approfondie, leur savoir-faire devant un jury. Quatre autres personnes ont également bénéficié d'un accompagnement qui leur a permis de décrocher un Certificat de qualification professionnelle, sésame qui n'est pas reconnu par l'État mais qui est délivré par la filière mareyage. «C'était important de finir cette première session, explique GuyLeBerre, responsable du CBE. Et on est vraiment satisfait du résultat. Tous les candidats ont eu leur diplôme, il y en a même un qu'on va désormais orienter, toujours dans le cadre de la VAE, vers une licence pro». Sans surprise, le dispositif va donc être reconduit, sur la base d'un volontariat partagé par les entreprises et les salariés. Sept personnes sont d'ores et déjà accompagnées, dans une filière qui souffre mais qui veut se défendre. «La conjoncture est difficile, reconnaît Guy Le Berre, et la pyramide des âges est assez inquiétante, il y a donc besoin de renouvellement de la main-d'oeuvre. Et puis donner les moyens de passer un diplôme, c'est donner les moyens de rebondir». Non content d'accompagner la formation dans le mareyage, le CBE travaille également sur la VAE à la pêche, que ce soit pour les patrons ou les mécaniciens. Une façon d'aider à la reconnaissance d'un savoir-faire.


Marc REVEL - Le Télégramme - 09/12/2010

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