vendredi 26 novembre 2010

Loctudy. Une nouvelle unité dans le port



Les mareyeurs du port de Loctudy, particulièrement touchés par les plans de sortie de flotte successifs, se sont unis pour acheter un nouveau chalutier, le Hent ar Mor I, et donner un signe positif à l'ensemble de la filière pêche.

Son arrivée n'est pas passée inaperçue. À l'heure où les sceptiques prédisent la mort du port de Loctudy, un nouveau chalutier hauturier vient leur donner tort. Le Hent ar Mor I, 22m de long, bientôt vingt d'âge mais pas un point de rouille, partira pour sa première marée loctudiste dans quelques semaines, direction le sud-Irlande à la quête de la langoustine. Ce chalutier, «un investissement compris entre 600 et 700.000 EUR», qui a navigué en Manche avant de rejoindre Port-Vendres (66), est la nouvelle et première acquisition de l'armement Hent ar Bugale. Un armement créé en mars dernier, et original de par sa naissance.

«Un signe positif»

Il est en effet détenu en majorité par l'association Loctudy Pôle Pêche, qui réunit notamment les fonds du mareyage. «C'est dans la continuité de notre envie de travailler ensemble», explique Serge Guyot, directeur général des Viviers de Loctudy et président de l'association. Une association qui succède «à l'Association de relance de la flottille, créée dans les années 80 avec comme objectif d'aider les jeunes patrons à s'installer. Il restait des fonds, on a décidé d'investir dans un nouveau bateau». En filigrane, la «volonté de maintenir, ou du moins d'aider au développement de la flottille». «Face à l'absence de projet individuel, poursuit Serge Guyot, on a décidé d'agir collectivement. Ce genre d'armement existe aussi au Guilvinec, sous le nom de SCAP». L'histoire du Hent ar Mor I, c'est aussi celle de Loctudy et de la filière. «D'abord, on veut montrer un signe positif. Dire qu'à Loctudy, c'est pas perdu, on ne baisse pas les bras. Il y a ici des gens, notamment dans le mareyage, qui sont dynamiques, très motivés». Reste la problématique d'une filière qui attire de moins en moins de bras. «Il a d'abord fallu constituer un équipage, ce qui n'est pas le plus facile. Mais on l'a trouvé. Il est cohérent, très motivé, avec un patron expérimenté». Et, cerise non négligeable sur le gâteau, «plutôt jeune par rapport à la moyenne du quartier maritime», qui dépasse les 45 ans. «Franchement, c'est une bonne occasion, juge Serge Guyot. Avec les plans de casse successifs, il ne restait pas beaucoup de bateaux sur le marché. C'est bien d'acheter un chalutier, mais s'il coûte plus cher en maintenance et en travaux qu'à l'achat, ça vaut pas le coup. Celui-là, malgré ses vingt ans, il tient la route». Les marées du Hent ar Mor I iront «alimenter le marché. C'est pas une production réservée aux mareyeurs de Loctudy». Rayon de soleil dans la grisaille locale, l'arrivée du Hent ar Mor I ouvre de nouveaux horizons. Avec, l'idée est loin d'être écartée, l'arrivée d'une nouvelle unité.

23 novembre 2010- Le Télégramme


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo et bon vent ,
Mais n' est ce pas tromper les gens de faire croire qu'un bateau "valorisera ou réanimera " une "friche" industriel, ce que devient le port de pêche de Loctudy et ses emplois . Un peu comme si une petite fonderie parvenait à réanimer une site sidérurgique agonisant.
J'espère me tromper ...
Cordialement
Un ch'ti qui a vécu la fin de ses industries dans le Nord .