vendredi 30 avril 2010

L'Armement bigouden va construire un chalutier


Il est l'un des trois armements bretons à bénéficier d'un PME. L'Armement bigouden a décidé de lancer la construction d'un nouveau chalutier de 24 m.

Depuis le Bara Pemdez II, il y a cinq ans, l'Armement bigouden avait interrompu le renouvellement de sa flottille. La conséquence d'un contexte économique difficile. Dans les prochains mois, le premier armement du Pays bigouden - onze chalutiers et une centaine de salariés dont 80marins- lancera la construction d'un nouveau bateau. Un chalutier de 24,90m (600kw) comparable au dernier né de l'armement, construit par le chantier Gléhen. «Malgré ce contexte défavorable, il fallait faire un bateau neuf», explique Soizig LeGall-Palmer, à la tête de l'armement.

Zéro aide publique

S'il s'agit de poursuivre la politique d'investissements, cette fois, l'entreprise devra se passer d'aide publique. Le Pemdez II (près de 2,4M€) avait, lui, bénéficié de 25% de subventions. «On a les reins suffisamment solides pour assumer ce type de construction, malgré des indicateurs par forcément au vert», poursuit-elle. Un projet synonyme d'amélioration des conditions d'exploitation et d'émulation sociale. Accordé par l'administration, le permis de mise en exploitation (PME) portera à douze le nombre d'unités de l'armement. Une nouvelle unité polyvalente permettant, si besoin, de travailler le chalut pélagique. Elle devrait, logiquement, cibler la lotte dans un premier temps.

Économies de gazole

Un projet qui s'appuie sur une double volonté. Celui de maximaliser la capacité de pêche en limitant la consommation de gazole. Un enjeu de taille quand on sait que le Bara Pemdez II consomme de 28 à 30.000 litres de gazole par marée. «Le problème, c'est que pour l'instant on ne peut faire que des économies de bout de chandelle. Le Bara Pemdez I, en 1979, était déjà équipé d'un économètre et d'une tuyère. Il n'y a pas grand-chose de nouveau depuis», poursuit la directrice de l'armement. Dans ces conditions, le cahier des charges du nouveau Bara évoque toutes les pistes: peinture de carène à base de silicone, remplacement des anodes par une protection cathodique, éclairages à leds, projet de récupération d'énergie dans les gaz d'échappement, train de pêche... «Le chalutier ne présentera pas de grande révolution».

Confiance

Soucieux de conserver ses équipages dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre, l'armement mise également sur le confort à bord, du poste de travail à la cabine de l'équipage. «Nous souhaitons également travailler à la réduction des bruits produits par le moteur et l'hydraulique», explique encore Soizig Le Gall-Palmer. Un projet synonyme de confiance en l'avenir. Outre le lancement, par l'armement La Houle, de la reconstruction de L'Antaeus, un second PME a été délivré pour le quartier maritime. Cette fois, semble-t-il, pour un artisan hauturier.

Jean Le Borgne - Le Télégramme - 30 avril 2009

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