vendredi 1 août 2008

Contrats bleus

Pêche. Les Contrats bleus signés avec rétroactivité

C’est une des mesures les plus attendues sur les quais, une des seules qui n’ait jamais été contestée, même quand le commissaire européen à la pêche, Joe Borg, remettait en cause à la mi-juillet une partie du plan Barnier.

Les Contrats bleus, imaginés dès la crise de novembre par le comité de crise du Guilvinec et portés par la coopérative Ar Mor Glaz, vont enfin pouvoir être signés.

Rétroactivité au 12 juin

374 bateaux sont concernés (200 M€ de CA), « soit un quart de la pêche fraîche française, de Lorient aux Côtes-d’Armor, la quasi-totalité de la flotte de chalutiers de la zone », explique Philippe Le Moigne, président d’Ar Mor Glaz. Jeudi soir, la convention entre la coopérative et l’Etat a été signée. De quoi réjouir Philippe Le Moigne qui précise que « les premiers versements seront effectués à la fin du mois ». Et pour ceux, sur les quais, qui pourraient se dire lassés des effets d’annonce, la mesure « est rétroactive, à partir du 12 juin », date d’abord avancée pour leur mise en place. Concrètement, six types de pêcheries sont concernées (*). « Six, parce que nous sommes partis d’une feuille blanche et que nous ne voulions pas viser trop grand, par peur de s’éparpiller. On y serait encore sinon », précise Philippe Le Moigne.

Principale volonté d’Ar Mor Glaz, qui insiste sur l’idée que ces contrats bleus représenteront « un maximum de 10 % du chiffre d’affaire d’un bateau », ne pas faire de la pêche « un métier assisté : les contrats bleus ne seront pas un tuyau à subventions ». Ont été retenus des critères techniques (maillage), par rapport à la ressource avec la réduction des efforts de pêche (éloignement de plus de 20 milles des côtes) ou encore par rapport à l’environnement (ramassage des déchets en mer). Reste une inconnue, la manière dont sera reversée l’écotaxe de 2% désormais prélevée sur le poisson (80 M€ par an). Une contribution destinée à alimenter le plan Barnier et dont Bercy peine à dévoiler les résultats depuis huit mois . * Chalutiers hauturiers Ouest-Bretagne, Chalutiers langoustiniers Golfe de Gascogne, Langoustiniers Mer Celtique et Porcupine, Chalutiers hauturiers Manche, Chalutiers Hauturiers Ouest Ecosse, Poissonniers Golfe de Gascogne

Marc Revel - Le Telegramme - 2/08/09


Pêche. Les Contrats bleus entrent en vigueur

Les Contrats bleus, portés par la coopérative Ar Mor Glaz, entrent en vigueur. Une bouffée d’oxygène pour la filière, après une longue mais nécessaire gestation. Le temps d’une grossesse. C’est ce qu’il aura fallu avant que les Contrats bleus ne voient vraiment le jour. Conçus dès la marée de contestation de novembre, et après une gestation vécue sous les contraintes des forceps de Bruxelles, ils arrivent enfin sur les quais. « Ça a été long », explique Philippe Le Moigne, président d’Ar Mor Glaz, coopérative porteuse de cet enfant qu’il souhaite prometteur. « Mais il a fallu tout discuter, tout évaluer pour arriver à quelque chose de cohérent ». Quelque chose qui ne soit pas « un tuyau à subventions », mais le moyen de maintenir à flots une profession malmenée. Un contrat bâti sur plusieurs points, techniques, environnementaux, mais aussi moraux. « C’est un contrat, poursuit Philippe Le Moigne. Ça veut dire que c’est donnant-donnant. Celui qui signe doit respecter ses engagements. Ils seront contrôlés, et la rémunération se fera en fonction ».


De l’argent public
Un contrôle annoncé, « surtout parce que c’est de l’argent public, mais aussi parce que la coopérative elle même sera contrôlée par les services de l’État, eux-mêmes contrôlés par l’Europe ». Cet écheveau de contrôles et de compatibilités réglementaires aura sans doute expliqué le temps, et l’engagement, qu’il aura fallu aux représentants d’Ar Mor Glaz avant de parvenir à finaliser ces contrats bleus. Désormais, ceux qui y souscriront devront observer un certain nombre de règles, « dans un cadre plus large que les normes en vigueur ». Interdiction du double chalut en Manche, obligation, entre deux marées, de rester à quai 2 % du temps passé en mer, éloignement à 20 miles des côtes pour les hauturiers... Mais aussi rémunération pour les déchets pêchés et ramenés à terre... Le panel est large. Pour les 374 bateaux ayant adhéré, de Lorient aux Côtes-d’Armor en passant par la Cornouaille, les signatures, pour les adhérents, sont prévues à Lesconil et à Lorient, dans les deux semaines qui viennent. Les paiements débuteront dans le courant du mois, et auront lieu « sûrement à chaque marée pour les hauturiers, tous les quinze jours ou trois semaines pour les côtiers ». Une bouffée d’air, alors que les cours sous criée, eux, semblent proches de l’asphyxie.

Marc Revel - Le Telegramme - 2/08/09

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