La Commission européenne refuse, en l’état, d’approuver l’un des volets du plan d’aide aux pêcheurs proposé par Michel Barnier en janvier. La France va devoir « réadapter » cette mesure.
Paris va devoir revoir sa copie pour son plan d’aide aux pêcheurs. La Commission européenne, qui a adopté la semaine dernière un vaste programme européen d’aides à la restructuration de l’industrie de la pêche, bloque, en effet, sur l’une des quinze mesures du plan français de 310 millions d’euros, dévoilé en janvier par le ministre français de la Pêche, Michel Barnier. En l’occurrence la mesure numéro neuf (toutes les autres ont été acceptées par la Commission), qui est centrale puisqu’elle compte à elle seule pour au moins un tiers du total.
Être compatible avec le plan d’aide européen
Si ce « neuvième point est adapté pour le rendre compatible avec le paquet financier » européen d’aides adopté la semaine dernière, « cela pourrait être la solution pour avoir un feu vert (de la Commission) », a expliqué le commissaire européen à la Pêche, Joe Borg. Concernant cette mesure litigieuse, « on va reprendre les règles qui sont proposées » dans le paquet financier européen d’aides adopté « de manière à proposer quelque chose qui puisse être accepté par Bruxelles », a-t-on assuré du côté du ministère français de la Pêche. La mesure controversée prévoit notamment des aides à la restructuration et à la modernisation de la flotte de pêche française, revenant à compenser financièrement la hausse du prix du gazole pour les chalutiers à hauteur de 27 centimes d’euro le litre. Pour la Commission, c’est inacceptable, car cela revient à subventionner le prix du carburant pour les pêcheurs, souligne une source européenne. Une compensation à hauteur de 27 centimes reviendrait à faire payer le prix du litre de gazole autour de 50 centimes (il coûte actuellement près de 80 centimes d’euro sur le marché), ce qui était précisément la principale revendication des pêcheurs français lors de leurs actions de protestation. « Bruxelles a choisi la polémique »
Un blocage définitif de Bruxelles risquerait de ranimer le mécontentement de la profession. Le président du Comité régional des pêches de Bretagne, André Le Berre, a d’ailleurs déploré, hier, que « Bruxelles ait choisi la polémique plutôt que d’aller se renseigner » auprès du ministère français de la Pêche. Les négociations avec les autorités françaises se poursuivent pour la validation de la principale mesure du plan. Rien ne devrait être décidé avant septembre au plus tôt.
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