mercredi 13 octobre 2010

Armement bigouden. Un nouveau Bara en gestation














Dans moins d'un an, si tout va bien, un nouveau chalutier hauturier sera officiellement baptisé au Guilvinec par l'Armement bigouden. Une annonce de construction neuve devenue rare et chère, dans le contexte actuel de la filière.

Ce sera le quinzième. Le quinzième «Bara» baptisé par l'Armement bigouden, au Guilvinec. Le treizième construit pour la société, deux ayant été dans le passé achetés d'occasion. Il n'a pas encore de petit nom - les idées sont d'ailleurs les bienvenues - mais il prendra la mer cinq ans après son sister-chip, le Bara Pemdez II. «On vient de déposer la déclaration de travaux», explique Soizig Le Gall-Palmer, à la tête de l'entreprise, qui emploie aujourd'hui 100 personnes, dont 80 marins. Le «Bara XV», comme l'appelle pour l'instant Soizig Le Gall, sera construit aux chantiers Gléhen de Douarnenez et reprend, dans les grandes lignes, les caractéristiques du Bara Pemdez II construit en 2005: 24,90m de long, 600Kw, et la lotte comme cible. Cependant, il intégrera des modifications liées aux économies d'énergie.

Pas de subventions

«Tout n'est pas encore finalisé, tout n'est pas encore testé, mais on a apporté des améliorations». Par exemple, la carène sera en silicone, et une étude est menée pour l'installation d'un stator, dispositif qui permet de mieux orienter les filets d'eau vers l'hélice, donc d'optimiser la propulsion. Autre innovation, la mise en place d'un système de glace liquide, qui permet d'utiliser directement l'eau de mer, sans passer par la case transformation en eau douce, donc d'économiser au passage encore un peu d'énergie. Si le futur Bara intègre ce souci d'innovation, Soizig Le Gall regrette cependant que la déficience des aides de l'État. «Ce bateau ne recevra aucune subvention. On le construit sur nos fonds propres, et c'est la première fois depuis longtemps. Ce que je trouve dommage, c'est que, si on veut faire des modifications, si on veut trouver des dispositifs qui permettent d'économiser de l'énergie, l'État n'aide pas les bateaux neufs. Ces aides ne peuvent aller que pour des bateaux âgés de plus de cinq ans».

Cours stabilisés

Du coup, alors que l'audace aurait pu prendre le pouvoir, «on ne va pas se lancer dans des dispositifs dont on ne saurait pas l'efficacité exacte, mais qu'on devrait financer nous-mêmes alors que le contexte est déjà difficile, c'est quand même dommage». Côté contexte, le coût d'une unité neuve reflète une certaine tendance. «Je ne vais pas donner de chiffre, mais par rapport au Bara Pemdez II, on est à un petit tiers de plus, pour le même bateau. Certains postes ont beaucoup augmenté, comme celui de la motorisation». Côté contexte toujours, «il semblerait que les bateaux pêchent un peu plus aujourd'hui. C'est lié sans doute aux sorties de flotte, et à la baisse de la pression sur la ressource». Les prix, eux, «semblent se stabiliser». Reste que l'arrivée d'une nouvelle unité, à l'heure où il n'est souvent question que de destruction, est une bonne nouvelle pour la pêche bigoudène.

Marc Revel - Le Télégramme - 11 octobre 2010

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