Dans le quartier maritime du Guilvinec, la pêche souffre d'un déficit structurel de 140 jeunes de moins de 30 ans». Pour Albert Billon, animateur territorial à la direction départementale du travail, «la pêche doit devenir attractive pour les jeunes et savoir les garder». Une situation confirmée par l'étude du comité de bassin d'emploi. Pendant cinq mois, son chargé de mission, Guy Le Berre, est allé à la rencontre des armateurs. La première conclusion apparaît comme une évidence: «Il est urgent de recruter des jeunes dans la profession».
Secteur de poids
Déjà fortement touchée, la pêche bigoudène est passée de 536 unités en 1985 à 254 aujourd'hui. Dans le même temps, le nombre de marins dégringolait de 1.800à moins de 1.000 inscrits. Et pourtant, la pêche reste un secteur de poids dans l'économie locale. «C'est un peu notre secteur automobile à nous, avec 10% des emplois», poursuit Albert Billon. Un secteur en crises successives dans lequel chaque plan de sortie de flotte correspond à un plan social d'une centaine de personnes.
Rémunérations attractives
Malgré tout, le Pays bigouden manque de marins. La conséquence, notamment, de l'évaporation d'une partie d'entre eux vers la Marine marchande. 46% des patrons interrogés déclarent avoir des problèmes de fidélisation de leurs salariés. Et la situation n'est pas près de s'améliorer si l'on en juge par la pyramide des âges de la profession. «La moyenne d'âge est aujourd'hui de 45 ans», témoigne GuyLeBerre. Dans cette situation, la direction du travail financera un poste d'animateur. Il sera chargé de favoriser l'accueil des jeunes à la pêche. Avec un argument de poids. L'étude menée par le comité de bassin d'emploi confirme les bons niveaux de rémunération des marins pêcheurs. Selon l'étude, «pour un chalutier de 16-20m, la rémunération moyenne mensuelle d'un matelot oscille entre 2.307 EUR à 4.285 EUR». La situation est différente pour la pêche hauturière dont le chiffre d'affaires est affecté par le coût du gazole.
Reste à connaître l'ampleur du prochain plan de sortie de flotte. Il fragilisera à nouveau un peu plus la filière. Albert Billon se veut pourtant confiant: «Si la profession est capable de donner un gage de durabilité, il n'y a pas de raison qu'on ne construise pas à nouveau des bateaux».
Un travail d'observatoire
Réalisée sur 87 des 254 navires du quartier maritime, l'étude devra se poursuivre. Déjà auteur d'une étude sur le mareyage, le comité de bassin d'emploi de l'Ouest-Cornouaille n'attend plus qu'une aide publique pour poursuivre son travail d'observatoire de la filière maritime. Outre celui de la direction du travail, il a déjà reçu le soutien de la communauté de communes du Pays bigouden sud.
- Jean Le Borgne le telegramme 1 avril 2009
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