La période économique peut être propice à l'expérimentation. Nouvel observatoire de la filière, le comité de bassin d'emploi propose d'adapter le statut de Scop à la pêche.
Une société coopérative comme remède à la crise. Le statut a séduit bon nombre de créateurs d'entreprises. «Dans tous les domaines économiques, il peut être la réponse à la difficulté de trouver un repreneur en permettant aux salariés de reprendre leur entreprise», témoigne Franck Charruau, le président du comité de bassin d'emploi. L'association qui tenait, hier, son assemblée générale à Penmarc'h, fait de ce projet l'une de ses priorités. Un projet dont la pêche pourrait d'ailleurs facilement s'accommoder. Dans l'esprit, il se veut proche du système de rémunération à la part. À une différence près, et non des moindres, qu'il conduit à faire des marins des salariés associés. Tous bénéficient d'une voix identique et participent à la vie et à la marche de la coopérative. Les bénéfices sont redistribués entre l'entreprise et les salariés.
Premiers contacts
«Nous travaillons à l'élaboration d'un modèle comptable pour la pêche, avec le concours de l'union régionale des Scop, très intéressée par cette première», poursuit le président du comité de bassin d'emploi. Un intérêt partagé par les professionnels rencontrés. Une réponse, aussi, apportée par l'association aux difficultés rencontrées par les armements pour recruter des marins. L'enquête menée l'an passé avait révélé un déficit structurel de 140 jeunes marins.
Observatoire
Une situation que Guy Le Berre, le chargé de mission du comité, va devoir suivre de près, dans le cadre de l'observatoire permanent de la filière pêche. Financé par le conseil général, la communauté de communes du Pays bigouden sud et le Fonds européen pour la pêche, il va s'attacher à suivre le nouveau plan de sortie de flotte. «Il s'agit de mesurer son impact sur l'emploi en suivant le parcours des marins concernés», poursuit-il.
Mareyage: des préconisations
Une situation évidemment partagée par le mareyage. Mais dans une moindre mesure. Les conclusions de l'enquête menée en 2008 et consacrée à la profession témoignent d'un net fléchissement du nombre d'entreprises, en recul de près de 50% depuis 1990. «Compte tenu des restructurations, cela représente une baisse de l'emploi de seulement 10%». La situation n'en demeure pas moins inquiétante compte tenu de la pyramide des âges de la profession. Elle conduit l'association à promouvoir le CAP dont elle est chargée de l'organisation dans l'académie. Elle mettra aussi, cette année, l'accent sur la validation des acquis de l'expérience des salariés.
- Jean Le Borgne - 30 avril 2009 - Le Telegramme
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