Les pêcheurs bigoudens ne sont pas restés sans réagir à l’annonce de la recommandation d’une baisse des quotas de langoustine. Ils réclament le statu quo pour 2009.
Dans quelques jours, le conseil des ministres européens de la pêche devra statuer sur les quotas 2009. Des autorisations de captures qui pourraient subir une baisse de 15 % pour la langoustine du golfe de Gascogne. C’est, pour l’heure, la recommandation des scientifiques du conseil international pour l’exploitation de la mer (CIEM). Ils ont établi leur avis sur la base des données fournies par l’Ifremer. Oui mais voilà, les pêcheurs bigoudens réunis samedi contestent la méthode utilisée. « Ils se basent sur les chiffres de 2006, sans prendre en compte la campagne d’évaluation de mai dernier. Et pourtant dans le cas d’une telle espèce à cycle court, la connaissance rapide du recrutement récent est fondamentale pour orienter l’activité », souligne Thierry Guigue, le permanent de la fédération des comités locaux des pêches du Finistère.
Quid des bonnes pratiques
C’est justement l’incertitude des données qui a conduit le CIEM - il souligne dans son rapport la stabilité de la biomasse - à privilégier un quota calculé sur la moyenne des débarquements des trois dernières années. Sentiment d’échec
Au-delà de la méthode scientifique, c’est l’impact de l’annonce sur le grand public que les pêcheurs ont du mal à accepter, puisqu’ils ne devraient pas atteindre le quota. « On n’accepte pas le désaveu alors qu’on vient de mettre en place de nouveaux dispositifs et qu’on fait preuve de responsabilité depuis plusieurs années », regrette Armand Le Cossec, le président de la commission langoustine au comité local des pêches du Guilvinec. Elle est d’ailleurs l’une des pêcheries qui résiste le mieux à la crise pour avoir pris les bonnes mesures à temps : création de licences, dispositif sélectif pour le merlu, augmentation de la taille marchande et maille carrée « Cela renvoi les pêcheurs à un sentiment d’échec », poursuit Thierry Guigue. Ils ont décidé d’interpeller le ministre, afin qu’il ne néglige pas la pêcherie lors des discussions sur les quotas de la fin d’année. Jean Le Borgne- Le telegramme - 2/12/2008
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