Élevées à 2 milles du port de Lesconil, les premières huîtres de pleine mer sont commercialisées depuis quelques mois. Une nouvelle approche de la gestion côtière.
Délimité par une série de bouées jaunes, le parc ostréicole passe presque inaperçu depuis la pointe de Squividan, devant les plages de Léchiagat. À deux milles du petit port de Lesconil, l’exploitation de Jacques Prat aura produit près de cinq tonnes d’huîtres à la fin de l’année. Un début timide pour ce jeune pêcheur devenu « paysan de la mer » par conviction et refusant le moindre centime de subvention pour démarrer son exploitation. « La pêche, on en revient aujourd’hui, au point où il faut imaginer le littoral autrement », explique-t-il. Depuis près de deux ans, il exploite une concession de deux hectares unique en France. Un élevage inspiré de ceux de l’étang de Thau où les huîtres sont produites sur filière.
Deux hectares en mer ouverte
À la différence près que le plan d’eau bigouden, peu abrité, est balayé tout au long l’année par les dépressions de sud-ouest. Une difficulté de taille. Après une première tentative en conchyliculture anéantie en 1999 par le pétrole de l’Erika,
le jeune diplômé en aquaculture avait cumulé les activités, à la petite pêche et dans la transformation des algues alimentaires. Relancée en 2006, l’exploitation développée sur une concession de deux hectares avait été détruite il y a un an, par la tempête. Ses filières, depuis redimensionnées, lui ont permis de débuter la commercialisation de ses premières huîtres en vente directe dès le mois de février. « Très iodée, l’huître de pleine mer gagne une à deux tailles en quatre mois. L’avantage est aussi de travailler dans une zone où la qualité de l’eau ne nécessite pas de passage en bassin d’épuration ».
le jeune diplômé en aquaculture avait cumulé les activités, à la petite pêche et dans la transformation des algues alimentaires. Relancée en 2006, l’exploitation développée sur une concession de deux hectares avait été détruite il y a un an, par la tempête. Ses filières, depuis redimensionnées, lui ont permis de débuter la commercialisation de ses premières huîtres en vente directe dès le mois de février. « Très iodée, l’huître de pleine mer gagne une à deux tailles en quatre mois. L’avantage est aussi de travailler dans une zone où la qualité de l’eau ne nécessite pas de passage en bassin d’épuration ».
Extension en vue
Accrochées à des filières pour les plates ou en poches ostréicoles également suspendues pour les creuses, les huîtres de Lesconil enregistrent une belle santé. Au point de conduire Jacques Prat à prévoir une extension de l’exploitation. « Il s’agirait de doubler et de diversifier la production en obtenant une concession de cinq hectares », poursuit-il. Un deuxième emploi pourrait alors voir le jour. Une exploitation qui, d’ores et déjà pourrait faire l’objet d’exemple, sa fiabilité économique démontrée. Depuis l’installation des filières, le secteur a gagné en biodiversité, offrant une activité de pêche comme appoint. Dorade grise, homard et baliste ont fait de la concession leur nouveau garde-manger. Une expérience dont le groupe de travail chargé de plancher sur la future zone Natura 2000 pourrait tirer quelques enseignements. Le signe fort, selon lui, qu’en mer aussi « il y a moyen de gagner sa vie sans subvention ».
Jean Le Borgne- Le telegramme -24/11/2008
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