dimanche 28 septembre 2008

Pêche. Pacte territorial et concession unique


300 professionnels et élus ont participé, samedi, à Fouesnant au colloque sur l’avenir de la pêche, organisé par la CCI de Quimper-Cornouaille (le Télégramme d’hier).

Quatre commissions vont être lancées cette semaine par la chambre de commerce et d’industrie : qualité du poisson sous criée, labellisation, restructurations portuaires, commercialisation. Un « pacte territorial » doit être validé auprès de la préfecture avant la fin de l’année « pour défendre les intérêts de la pêche cornouaillaise auprès de Bruxelles ». Les ports doivent passer en concession unique en janvier 2009. Douarnenez, Audierne, Saint-Guénolé-Penmarc’h, Lesconil, Loctudy et Concarneau seront ainsi amenés à fonctionner selon une seule gestion, y compris pour les 200 salariés de la CCI travaillant sur les ports, un seul budget, avec des taxes harmonisées.
Énergies nouvelles. « Il faut améliorer les performances des carènes mais tous les gains qu’on peut obtenir peuvent disparaître d’un seul coup avec le prix du gazole », dit Jean-François Ansquer, architecte naval.
Le gazole de substitution (huiles végétales ou graisses animales), pas appliqué actuellement dans le maritime, et le gaz ont été les deux pistes avancées. « On a besoin de 20 % de volume en plus sur les bateaux. Outre les aspects réglementaires et de sécurité, la seule solution c’est de libérer la jauge ».
Réduction des flottilles. « Il faut avoir en ligne de mire la future réforme de la politique commune des pêches en 2012. Les discussions commenceront dès le mois de décembre. C’est là qu’il faudra introduire un certain nombre de pistes, sur l’énergie, les techniques de pêche. Il faut intégrer un nouvel élément à venir, la codécision. Pour l’instant, la commission n’a trouvé que le système de la baisse des tonnages, il faut la convaincre qu’il y a d’autres solutions que la simple casse des bateaux ». Pour le député européen et maire de Quimper Bernard Poignant, « avec 27 pays, il n’est pas facile de défendre une zone de pêche comme la Cornouaille. À chaque nouvel arrivant, nous avons une mer de plus ». « L’Europe ne représente que 5 % des captures mondiales, ce n’est rien du tout » pour Annick Le Loc’h, députée et conseillère générale.
Quels marchés ? « La pêche débarquée dans les ports ne représente que 15 % du marché. C’est le produit sauvage, il faut savoir dire qu’il est d’une qualité exceptionnelle. Le lobby environnemental est tel, que si on n’a pas en tête la pêche durable, on ne pourra pas continuer à vendre du poisson. Il faut travailler sur la labellisation, que la Cornouaille ait une image très identitaire de son produit. Nous devons travailler les coproduits », selon Hélène Tanguy, maire du Guilvinec. « Depuis 2007-2008, le mareyage est très fragilisé, des emplois ont disparu, d’autres vont encore disparaître. Nous avons de plus en plus de mal à nous battre avec la concurrence mondiale. Nous devons travailler à la régularité des apports. Si on ne travaille que le poisson débarqué du bateau, on ne maintiendra pas l’activité, les emplois », souligne Gwen Olivier, mareyeur à Loctudy.
Les ports. « Commençons par gérer la ressource, les organisations professionnelles (OP) sont toutes désignées. La fermeture de certains ports n’est pas de la politique-fiction. Avant de fermer, essayons de modifier les comportements à l’intérieur des ports, de faire une seule vente au lieu de deux... », propose Philippe Le Moigne, président de la coopérative Ar Mor Glaz. « Il y a une demande de mutualisation des services pour baisser les coûts, retravailler sur la facturation des services rendus. Les usagers demandent une participation des autres publics qui fréquentent les ports. Il y a nécessité d’avoir un centre de marée cornouaillais fort, une zone de marée pas forcément physique avec la vente à distance, de dissocier les criées des ports », dit Leslie Widmann, du cabinet Odyssée développement.

Jacky Hamard- Le telegramme - 29/09/08

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