lundi 10 mai 2010

La CCI s'attaque à la commercialisation du poisson










Après la restructuration des criées cornouaillaises, la CCI s'attaque à la commercialisation du poisson. Et souhaite soutenir l'activité grâce à des apports extérieurs.

58.000 tonnes débarquées il y a cinq ans sous les criées cornouaillaises, 52.000 l'an dernier. Et une part de poisson blanc passée de 50.000 tonnes à 32.000 durant la même période. «La commercialisation ne peut se faire que si nous avons du poisson sur nos ports», a estimé, hier, Jean-François Garrec, président de la CCI.

Apports extérieurs

Il a annoncé la création d'une «cellule de commercialisation» avec les acheteurs et les vendeurs à l'issue d'une réunion de la commission «Cornouaille, port de pêche», «extrêmement positive, calme et sereine». «Si on n'apporte pas du produit, toute la filière risque de s'effondrer, nous devons compléter ce qui manque par des apports extérieurs. On va y arriver car, aujourd'hui, les gens se parlent», a-t-il précisé. Actuellement, les apports extérieurs - ce qui ne veut pas dire forcément étranger - pèsent ainsi 20% au Guilvinec, 4.000 tonnes y viennent par la route. «Nous voulons faire venir du poisson mais en ciblant les espèces», a annoncé Philippe Le Carre, directeur chargé des équipements. Principales espèces visées: l'églefin, le merlan, la langoustine du nord, le cabillaud, la raie, la lotte ou encore le turbot. Avec un étalement des approvisionnements en semaine.

Enchères descendantes confirmées

Pas de volumes annoncés hier. La CCI a englobé cette perspective dans une démarche plus large pour améliorer la commercialisation du poisson. Avec la confirmation du système des enchères descendantes lancé en juin2009. «Cela nous a permis de gagner 40% à 50% de temps lors de la vente pour la pêche hauturière, de 10% à 35% pour la pêche côtière. Il n'y a pas d'effet de baisse sur les prix lié à ces enchères», a indiqué Philippe Le Carre. «Maintenant, tous les acheteurs restent jusqu'au dernier bateau, il n'y a plus d'effondrement des prix en fin de vente», a ajouté Pierrick Joncour, vice-président de la CCI. Et un gain de temps pour les transporteurs d'autant que la vente hauturière a été avancée à 6h.

Agréage qualité

Pour autant, «il nous manque encore un quart d'heure pour raccrocher les grands départs à Lorient». Un gain qui devra être trouvé «sans toucher aux horaires de vente» mais par une réorganisation du transport. «Le mieux seraient que les bateaux débarquent directement chez nous», a affiché Jean-François Garrec. Pour cela, la CCI va faire la promotion de ses services et équipements. Autre perspective, l'agréage qualité afin de renforcer la vente à distance. 25% des ventes sous criées se déroulent désormais sur cadran sans que les acheteurs ne voient le poisson. Avec Normapêche, une équipe de quatre agréeurs (un à Concarneau, trois dans le Pays bigouden) va être formée.

Jacky Hamard - Le Télégramme - 8 mai 2010


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