mercredi 7 octobre 2009

La Houle: du bateau à l'assiette en un clic














Confrontée à des prix bas, la pêche bretonne cherche à valoriser ses produits. À Saint-Guénolé (29), l'armement La Houle a fait le choix de la commercialisation directe, via internet.

Du poisson débarqué la veille dans l'assiette. Une habitude pour les Bretons, loin d'être la règle pour l'ensemble des consommateurs de l'Hexagone. Lancé il y a quelques jours par l'armement La Houle de Saint-Guénolé (onze chalutiers hauturiers et un atelier de mareyage), le site internet de vente en ligne s'attaque à ce marché. «Notre cible est le consommateur, à son domicile», explique Jo Loussouarn, le patron de l'entreprise familiale.

Production valorisée

Lotte, cabillaud, lieu jaune, bar de ligne, sole, églefin et bientôt langoustines. Le site propose pour l'heure une dizaine de produits et enregistre ses premières commandes. 24heures plus tard, le poisson est livré, prêt à consommer, dans un emballage isotherme aux quatre coins de la France. Le tout à un prix proche de celui de l'étal du poissonnier. Une nouvelle démarche pour l'entreprise bigoudène qui réagit ainsi aux difficultés traversées par l'ensemble de la filière. Elle vient de lancer le chantier de modernisation d'un chalutier de 20m à Lorient et s'apprête à sortir de sa flotte deux de ses unités pour améliorer la rentabilité d'une flotte renouvelée il y a quelques années. «On n'essaye pas de pêcher plus, mais de pêcher mieux», poursuit le chef d'entreprise dont il prépare la transmission à ses enfants.

«Laqualitécornouaillaise»

Face à des cours de plus en plus bas, il a fait le choix de la valorisation d'une partie de sa production. Des poissons débarqués par les bateaux de l'armement ou achetés sous les criées de Cornouaille pour répondre aux commandes. Pour Jo Loussouarn, la pêche cornouaillaise a beaucoup à vendre. «Les consommateurs ne font plus la différence entre une lotte pêchée par un bateau bigouden et une lotte du Chili. Il nous faut vendre cette qualité, tout simplement parce que si on veut garder nos pêcheurs, il faut les rémunérer». L'occasion de s'inscrire dans une démarche de développement durable. Soutenue par l'ONG Terra Natura dans sa démarche, l'entreprise de Saint-Guénolé a travaillé pendant plus d'un an pour faire émerger son idée. Développée avec Id Mer, l'Institut technique de développement des produits de la mer de Lorient, l'emballage permet aux commandes d'être expédiées parmi des colis classiques. Une innovation synonyme de réduction du coût du transport.

Poissonnerie virtuelle

Pour Vincent Doucet, animateur de Terra Natura, «il s'agit aussi d'inciter au regroupement des achats pour offrir une poissonnerie virtuelle dans tous les villages de France et réduire considérablement l'impact du transport». Une activité complémentaire pour l'entreprise. Elle va la conduire à investir près de 2millions d'euros dans la construction d'un nouveau bâtiment, sur le terre-plein du port de Saint-Guénolé. Pratique www.poissonfrais.fr


J. Le Borgne - Le télégramme - 7-10-2009

Aucun commentaire: